Medusa Prod : studio d'enregistrement Marseille

Medusa Prod : Surfez sur la Vague Musicale Marseillaise !

Marseille est certes la capitale du sud, mais c’est aussi le Q.G. de nombreux artistes ; les opportunités de créations et de featuring sont nombreuses. Pour se démarquer en tant qu’artiste émergent, la première étape de bien choisir son studio d’enregistrement. On a rencontré Alex de Medusa Prod, qui revient sur l’histoire de son studio et ce qu’il peut vous apporter.

Medusa Prod : studio d'enregistrement Marseille
Medusa Prod : studio d’enregistrement Marseille

Pour vous, c’est quoi un studio ? 

À 13/14 ans, je savais que je voulais me diriger vers l’enregistrement audio et j’avais une image très analogique des studios. Avant l’ère du numérique et des années 2000, les studios étaient des lieux d’enregistrement de groupes et j’ai longtemps gardé cette image-là. C’est un lieu de rencontre, de partage, de création d’affinités et de mise à nu de l’artiste. Le rôle de l’ingénieur son est de mettre à l’aise l’artiste et l’accompagner pour qu’il donne le plein potentiel de son art.

Pouvez-vous nous raconter l’histoire de Medusa Prod ?

Dès l’âge de 14 ans, j’ai développé une réelle passion pour l’enregistrement et je savais que c’était ma vocation, sans réellement pouvoir l’expliquer. Après réflexion, cette passion s’est peut-être développée suite à un cadeau de mes parents qui m’avaient offert un enregistreur à cassette quand j’étais petit. 

J’ai donc ouvert un premier studio il y a une dizaine d’années, mais j’ai commis quelques erreurs stratégiques, comme la taille de ce dernier. J’ai alors ouvert un second studio avec mon groupe de métal qui était à l’époque en devenir professionnel, afin de pouvoir nous enregistrer lorsque nous le souhaitions. Nous nous sommes vite rendu compte que ce lieu pourrait accueillir d’autres personnes, le studio Medusa Prod est né ! Deux membres du groupe faisaient partie intégrante du projet et nos compétences étaient complémentaires ; référencement, arrangement / production et preneur de son / mixeur.  

Les deux autres membres ne font plus partie du projet, mais Medusa Prod a continué d’évoluer. Aujourd’hui, je cherche à l’optimiser constamment selon ma vision, et j’ai développé une partie formation aux métiers du son dans un centre de formation à Marseille.

Quelles sont ses spécialités ?

Le studio est spécialisé dans la prise de son, l’arrangement et le mixage. Il ne fait pas de mastering, je préfère me spécialiser dans un domaine en particulier et laisser d’autres spécialités aux autres structures, car je trouve les projets plus intéressants et complets lorsque les forces s’additionnent ! Je fais souvent des partenariats avec François Fanelli de Sonics Mastering à Marseille également.

Le studio a-t-il un genre musical de prédilection ? 

Pas forcément, mais son point fort reste l’enregistrement de toutes les musiques acoustiques. Quand on fait de la prise de son de musiques acoustiques, le résultat doit être déjà presque impeccable à la prise de son, car il y a peu de mastering ensuite. Mon défi est donc d’orienter les sonorités parfaitement dès la prise de son pour obtenir un résultat lisse, presque prêt à être pressé ! 

Medusa Prod : studio d'enregistrement Marseille
Medusa Prod : studio d’enregistrement Marseille

Sinon, j’aime beaucoup les projets de groupe, car le projet est déjà existant, tandis que le projet d’un artiste seul n’existe qu’à partir du moment où il prend le temps de l’enregistrer en studio, comme il ne peut se démultiplier pour jouer de tous les instruments en même temps. Au studio, on s’inspire toujours de ce que l’artiste nous fait écouter au départ et c’est plus facile d’avoir une vision d’ensemble en écoutant une maquette plus aboutie.

Des conseils pour les artistes émergents qui n’osent pas passer de leur chambre au studio ? 

J’invite toujours les artistes à bien travailler leur projet avant de venir au studio. Il ne faut pas confondre spontanéité et manque de préparation. À l’époque, les artistes pouvaient faire une pré-production au studio avant la production, mais ce n’est plus possible maintenant. La spontanéité est essentiellement dans l’interprétation, mais surtout pas dans la maîtrise technique, sinon vous perdrez du temps, de l’énergie et de l’argent.

Une petite anecdote à nous raconter ?

Il se passe souvent de drôles d’histoires au studio comme c’est un lieu de vie. Ce qui me vient en tête directement, c’est la fois où un artiste a confondu ma lampe Ikea avec le micro, qui sert à communiquer avec la cabine ! Forcément, la lampe ne lui a pas répondu.

La crise sanitaire vous a-t-elle impacté et comment vous êtes-vous adapté ?

Actuellement, mon activité est partagée entre les formations et l’enregistrement au studio. Les formations ont donc bien sauvé la mise cette année, comparées aux studios qui ont simplement la partie enregistrement !

De manière plus générale, oui la crise sanitaire a eu un impact sur l’enregistrement. Il y a eu pas mal d’enregistrements, car, du fait de la crise sanitaire, les gens ont consacré plus de temps à leurs projets musicaux. Il y a également les home studios qui se sont beaucoup développés. Ils ont certes des avantages conséquents, mais peuvent aussi découler sur un enfermement de l’artiste dans sa vision.

À côté de cela, je m’interroge sur le futur de la musique live, car la production modifie et ajoute de plus en plus d’éléments aux chansons actuelles. Ces morceaux ne sont pas forcément créés pour la scène, mais plus pour les réseaux sociaux. Ce phénomène m’interpelle, car le live ne permet pas forcément tous ces artifices. À voir comment cela évolue à l’avenir !

Des projets à partager ?

J’ai récemment travaillé sur un projet de triple album Effusion de Sons. Pendant les 3 dernières années, il a invité quarante musiciens et une centaine de rappeurs à participer. Il mélange beaucoup de styles de hip-hop acoustique, ce qui rend le projet passionnant !

09 PROVIDENCE – Pap N’Diaye – Jo Keita – Fadaa – Dread Maxim – Osire

J’ai également eu la chance de faire partie du projet d’un duo marseillais composé notamment de Freeman, ancien membre du groupe IAM. Le principe de l’album était de faire un featuring sur chaque titre. On a donc eu un beau défilé d’invités de la vague rap des 90s’, comme Boss One du Troisième Oeil, mais aussi des featuring atypiques comme Gilbert Montagné

Merci à Alex pour ce bel échange sur son studio Medusa Prod, situé au cœur du quartier Saint-Julien. Si vous êtes dans le coin, n’hésitez pas à pousser les portes de ce studio et si vous cherchez un studio dans un autre endroit de France, rendez-vous dans nos Interviews de Studios pour trouver d’autres perles rares de l’enregistrement sonore.

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