Kiwi Records : groupe enregistrant un morceau dans un studio à Montpellier

Kiwi Records : un accompagnement artistique complet à Montpellier

Pour aller au cœur de la musique montpelliéraine, nous nous sommes intéressés au profil multicasquettes de Michael Williams. Créateur du studio Kiwi Records, programmateur de salle de concert et organisateur de festival, les artistes de la région n’ont plus de secrets pour lui !

Pour vous, c’est quoi un studio ? 

Un studio est avant tout un espace d’écoute et de partage entre plusieurs personnes qui doivent se comprendre pour enregistrer la meilleure version possible du projet artistique.

Il faut que le lieu soit propice à la création et à l’interprétation, et que tout le monde s’y sente à l’aise et en confiance. Les personnes qui y travaillent, artistes comme ingénieurs du son, doivent ne penser à rien d’autre que la musique lorsqu’ils rentrent dans le studio. Au niveau technique, un studio doit être bien équipé pour retranscrire au mieux le projet artistique.

Supamoon – After The Rain (Live @ Kiwi Records)

Pouvez-vous nous raconter l’histoire du studio ?

Nous sommes deux associés anglais, Maugan Kenward et Michael Williams. Nous nous sommes rencontrés en 2012 dans l’école de musique Jam à Montpellier. Le cursus visait à devenir musicien professionnel et nous avions des formations de MAO et d’enregistrement. Le fait de découvrir comment un studio d’enregistrement fonctionnait a été une vraie révélation pour nous deux. 

À l’issue de cette période de formation, nous faisions de la musique ensemble et nous avons commencé à acheter du matériel pour se faire la main sur l’enregistrement et le mixage de nos compositions. En voyant la qualité du rendu, nous avons décidé de proposer ce service à d’autres artistes en ouvrant le studio Kiwi Records en 2013.

Avant de me lancer dans la musique, je faisais des études d’ingénieur et la partie technique du mixage et de l’enregistrement m’a donc beaucoup plu. Cela faisait parfaitement le lien entre mes deux personnalités, d’un côté très pragmatique et technique, et de l’autre créatif. Quel micro choisir et pour quel rendu, comment faire le mixage de manière à ce que ça retranscrive au mieux les émotions véhiculées… Travailler dans un studio, c’est un vrai mélange de technique et de créativité.

Quelles sont ses spécialités ?

Le fait que l’on soit d’abord des musiciens prend toute son importance lorsqu’on aborde la spécificité du studio, car elle réside dans l’accompagnement que l’on propose aux artistes. En nous rendant dans d’autres studios avant de créer le nôtre, nous nous sommes vite aperçus que nous n’étions pas prêts, mais personne n’était là pour nous guider et nous poser les bonnes questions avant de commencer.

Kiwi Records : régie du studio d'enregistrement à Montpellier
Kiwi Records : régie du studio d’enregistrement à Montpellier

Nous avons voulu aller plus loin que la simple location de matériel et d’un technicien en proposant aux artistes un réel accompagnement pendant la session et en amont. Notre spécialité, en plus des services classiques d’enregistrement et de mixage, est donc l’accompagnement dans la direction artistique. Nous ne faisons jamais de séances d’enregistrement sans avoir rencontré le groupe avant et avoir discuté du projet avec eux. 

En leur posant les bonnes questions sur les instruments utilisés, le message du titre ou encore l’accent du chanteur, certains groupes se rendent compte qu’il leur reste encore du travail avant de passer à l’enregistrement définitif. Cela leur évite de perdre du temps et de l’énergie.

À qui est-il destiné ?

Le studio est ouvert à tous : amateurs, en voie de professionnalisation, semi-professionnels ou professionnels. La majorité des artistes qui viennent à Kiwi Records font de la musique actuelle : hip hop, électro, pop folk, soul… Le seul critère, c’est que leur projet nous parle pour leur proposer le meilleur accompagnement possible.

Nous accueillons notamment des groupes de musique, mais il y a de moins en moins de grands groupes (5 personnes ou plus). À l’inverse, il y a de plus en plus de groupes de 2 ou 3 personnes qui sont multi-instrumentistes et qui utilisent la technologie pour compléter les productions. Cela vient certainement de l’économie du live qui se complique. Réduire le nombre de membres du groupe s’impose comme la solution la plus simple pour les groupes émergents.

Le studio est sur deux étages, dont un grand rez-de-chaussée avec 3 pièces d’enregistrement. Étant musiciens, nous avons beaucoup d’instruments au studio ; claviers, guitares, pianos acoustiques… Avant, nous installions les instruments selon la demande, mais actuellement, ils sont toujours sortis. Le fait de voir les instruments aident leurs artistes dans leur direction artistique et spontanéité

CLAW. – side (official music video)

Des conseils pour les artistes émergents qui n’osent pas passer de leur chambre au studio ? 

Aller à la rencontre des personnes qui travaillent au studio avant de réserver votre séance et discuter de votre projet avec eux. L’affinité artistique va définir la réussite du morceau. Si le studio ne comprend pas votre projet, vous allez perdre du temps.

Une petite anecdote à nous raconter ? 

Au tout début de la création du studio, nous avons eu une panne de disque dur. Avant de continuer l’histoire, soyez rassurés : depuis, nous nous sommes équipés de disques durs qui n’ont aucune faille et cela ne pourra plus jamais arriver. 

A l’époque, un des disques durs sur lequel on venait d’enregistrer un EP a eu un problème et a supprimé tous les noms des fichiers. Nous nous sommes donc retrouvés avec des fichiers numérotés de 1 à 80 000… Notre seule solution était d’écouter chacun des fichiers pour retrouver les pistes de l’EP enregistré la semaine d’avant. 

La tâche semblait impossible, mais par chance, après avoir retrouvé une des pistes, nous nous sommes rendu compte qu’elles s’étaient toutes enregistrées par ordre chronologique. Après cela, il y avait les pistes qu’on avait conservées, mais aussi celles qu’on avait supprimées… Après 10 à 12 heures de travail et à peu près 35 000 prises écoutées, nous avons donc pu reconstituer l’EP. L’artiste était très content du résultat final.

La crise sanitaire vous a-t-elle impacté et comment vous êtes-vous adapté ?

Bien sûr, mais nous avons pu nous adapter, car il y a également un pôle de production audiovisuelle et un autre pôle d’accompagnement d’artistes à Kiwi Records. Ces différentes activités ont pris le relai quand la partie studio était instable à cause de la crise sanitaire. Nous avons donc fait beaucoup de mixage, vidéos, live streams…

Kiwi Records : régie du studio d'enregistrement à Montpellier
Kiwi Records : régie du studio d’enregistrement à Montpellier

Des projets à partager ?

Grâce à notre partie d’accompagnement d’artistes, nous prenons le relai de certains labels dans la production et la définition de la direction artistique des artistes. Nous avons pour projet de développer encore plus cette activité à l’avenir.

Au niveau des artistes, nous avons enregistré récemment l’album hip-hop de Dab Rozer et un EP pour Mauvaise Bouche, de l’électro pop.

À titre personnel, je suis également programmateur de la salle de concert JAM à Montpellier. C’est un lieu culte et magnifique de par son architecture, son acoustique, mais aussi sa pluralité d’activités : salle de concert, école de musique et studio. La partie studio, située juste derrière la régie de la salle de concert, est très peu utilisée, mais nous allons la remettre à neuf pour produire des albums live.

Nous remercions Michael d’avoir pris le temps de nous raconter l’histoire de son studio. Entre l’organisation d’un festival et la programmation d’une salle de concert, sa contribution à la vie culturelle montpelliéraine est considérable. Pour découvrir d’autres studios partout en France, rendez-vous dans nos interviews de studios.

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